L’école vient me rappeler opportunément, il est vrai après une nuit ruineuse et ruinée de moins de trois heures, que même si je suis bien préparé et sérieux, l’inattention, la saturation, le bruit, l’ennui, la démangeaison suffisent largement à transformer la meilleure application professionnelle et pédagogique en désordre cacophonique, en chaos sans grandeur, en molle déréliction. L’école, c’est l’enrégimentement qui alterne avec la débandade. Dans ce régime d’entropie généralisée, soit il faut être le champion de la mise au pas, et en boite, et en cases, soit il faut une certaine distance ontologique, une nonchalance qui n’est pas sans avoir ses moments de grâce, et qu’on serait bien avisé d’alterner, cette fois, avec quelques faux-semblants d’apparat, quelques parades au pas ponctuées de l’immanquable garde-à-vous afin de donner le change à chaque revue militaire. Et dans toutes ces singeries acrobatiques, et dans tout ce cirque, on s’efforcera d’insuffler entre les pagailles et les parades, une pensée virale, la saveur puis la soif du savoir qui est désir d’analyse, et des horizons élevés, lointains et riches de nouvelles perspectives.
Postures & récits 
6 réflexions au sujet de « L’école (22/1/16) »