Phobie (29/3/16)

Pour l’instant, en ce début de Pâques, la dispersion est notre lot. C’est ce qu’auront au moins réussi la phobie des attentats, la phobie des musulmans et la phobie des phobies : créer les conditions d’un empêchement d’œuvrer permanent. Il va falloir se dresser, se tendre, et tisser patiemment un chemin dans ce magma informe d’affects tristes et de misère intellectuelle, d’agitations, de troubles, de soucis et d’affairement. S’extraire du désordre et du bruit, réinventer l’espace et la solitude, et cependant rester vigilant, guetter les temps qui courent.

3 réflexions au sujet de « Phobie (29/3/16) »

  1. « Guetter les temps du courent », l’expression est en italique dans ton texte, je ne suis pas sûre d’en saisir tout le sens, et en même temps, j’en apprécie le mystère. Que voudrait-elle bien dire ? Veiller, être dans l’attente d’une fuite dans le temps ordinaire ? Ou au contraire, scruter ce que ces temps peuvent apporter ?

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  2. C’est plutôt le deuxième sens que je visais. L’italique est simplement là pour jouer avec l’expression « par les temps qui courent », qui résonne aussi dans mon esprit avec cette formule notariale à laquelle je me réfère souvent « pour le temps qu’il leur reste à courir » (en évoquant le temps restant jusqu’à la mort d’un tiers). Autrement dit, il y a trois idées mêlées à la faveur de discours enchevêtrés : (1) veiller sur l’opportunité du moment (la concordance entre les dispositions, les dispositifs et les milieux) ; (2) suivre le temps qui passe, voire qui file et qui pourrait bien nous échapper, comme s’il était une gazelle qu’il s’agirait de saisir ; (3) être à la vigie en sachant que le temps menace parce qu’il est aussi le temps de l’époque (« les temps qui courent ») et le temps qui nous vieillit, qui court contre nous.
    Merci pour cette question d’explicitation Marielle.

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